Never On Sunday revient vers son cher Sud-Ouest aux Granges

Les gens du Sud-Ouest ne sont pas chauvins…du tout ! Mais tout de même, Mathieu Daguzan-Garros n’est pas peu fier d’accueillir pour la saison 2013 au Haras des Granges dans le Gers Never On Sunday, ancien pensionnaire de Jean-Claude Rouget.

Deux fois vainqueur à 2 ans, Never On Sunday a monté progressivement les échelons à 3 ans, gagnant une listed puis le Prix du Prince d’Orange (Gr.3) en septembre à Longchamp. Il a atteint sa plénitude en 2009 à 4 ans, quand il a gagné le Prix d’Ispahan (Gr.1) puis conclu 3e des Prince of Wales’s Stakes (Gr.1) à Royal Ascot. Vendu aux Etats-Unis, ce pur cheval de distance intermédiaire y a pris plusieurs places de Gr.1.

Il a fait sa 1e saison de monte au Haras de Grandcamp en 2012, mais n’a pas été plébiscité par les éleveurs, ce qui est injuste a priori compte tenu du potentiel de ce cheval issu du croisement entre Sunday Break, étalon qui cartonne avec ses 1e 2 ans « Fr » en 2012 et une mère par le si marquant Kendor, de qui il est très signé d’ailleurs.

 

Never On Sunday lors de sa victoire dans le Prix d’Ispahan (Gr.1), monté par Christophe Lemaire.

La vie et l’oeuvre de Never on Sunday n’est pas commune, car son destin n’a cessé de voyager entre la France, où il a été élevé en Bretagne, et les Etats-Unis, d’où il est arrivé à l’état d’embryon dans le ventre de sa mère retrouvée à Keeneland par Bernard Jeffroy et la SCEA des Prairies au prix de longues recherches.

Conçu aux Etats-Unis, mais finalement né et élevé dans les prairies de l’extrême ouest de la Bretagne, Never On Sunday a été repéré aux ventes de Deauville par Jean-Claude Rouget, qui l’a acheté à l’amiable pour 30.000 €.

 

Never On Sunday étalon

C’est aussi sur le ring de Deauville, mais en toute discrétion qu’avait débuté l’histoire de cette famille. Alors jeune éleveur en 1987, Bernard Jeffroy a acheté une certain Texan Beauty pour 20.000 francs. Elle n’était pas bien belle, un peu tordue, fille du peu en vogue Vayrann et issue d’une vieille origine française (Armistice, Tanerko). Breton donc têtu, Bernard Jeffroy a fait fi des sarcasmes, ce qui a changé sa vie d’éleveur.

Déjà gagante de 5 courses, Texan Beauty a empilé les sesterces au haras. Seulement 5 produits (Hexane, Chêne d’Or, Texan Heros, Texalina et Texalouna) mais tous vainqueurs de 30 courses au total, dont le Prix Thomas Bryon (Gr.3).

 

Voir la vidéo de l’élevage de Never On Sunday en Bretagne

Le 1e produit, Hexane (Kendor) est devenue la mère de Never On Sunday, mais son histoire est passée par un épisode exotique. Bernard Jeffroy l’a vendue après 3 victoires pour son compte à Jean-Louis Bouchard, récompensée par une 2e place dans le Prix de Sandringham (Gr.3).

« Hexane a ensuite été vendue aux Etats-Unis. Plus tard, j’ai cherché à la retrouver. Cela a pris des années, je suis allé 2 fois aux ventes, mais elle était absente ! Enfin, je l’ai rachetée à Keeneland en 2004, pour 30.000 $. Elle était pleine pour la 1e fois de Sunday Break, étalon dans le Kentucky. » Depuis, tout ce beau monde est rentré en France.

Never On Sunday prend place au côté de Diamond Green au Haras des Granges.

 

Voir le film de Never On Sunday lorsqu’il est arrivé au Haras de Grandcamp pour la saison 2012.