LES « SIRES » PUR-SANG DU SUD-OUEST EN 2022 : ÉPISODE 1, FAS
Alors que la saison de monte 2022 approche à grands pas, et qu’encore de nombreux éleveurs ne savent toujours pas à quels sires envoyer leurs juments, voici l’occasion de découvrir plus en détails les étalons pur-sang qui officieront dans le Sud-Ouest cette année. Intéressons-nous aujourd’hui au top-sprinter Fas, premier fils de l’exceptionnel Fastnet Rock à faire la monte en France, au Haras de Saint-Vincent de Thierry Dalla Longa.
Fas, filmé France Sire, au Haras de Saint-Vincent, au tout début de l’année 2021
Ce cheval là, ce n’est pas seulement « un physique ». Il est aussi de « bonne famille » et possède un CV. riche de solides « références ». Bref, le « gendre idéal » en d’autres termes. D’ailleurs, ses quelques « beaux-parents » à lui avoir accordé la main de leur(s) « fille(s) » en 2020, s’estiment très satisfait des « enfants » résultant de ces « mariages ». Cela tombe bien, car Fas est, à nouveau, un coeur à prendre pour 2022, toujours dans ses quartiers des Hautes-Pyrénées, au Haras de Saint-Vincent de Thierry Dalla Longa où il sera de nouveau proposé au tarif très abordable de 2.200€ la saillie (le même que depuis son entrée au haras, en 2020, ndlr).
Fas, avec son étalonnier et animateur du Haras de Saint-Vincent, dans les Hautes-Pyrénées, Thierry Dalla Longa
Ayant tout d’abord défendu la casaque de son éleveur, Zalim Bifov, puis celle d’Alain Jathière et de Ballylinch Stud, qui se sont associés « sur le tard » dans la propriété du cheval, Fas a fait tilt d’emblée à l’été de ses 2 ans (en 2016), remportant facilement – et très plaisamment – une course à conditions (le Prix d’Auquainville) sur les 1.200 mètres ligne droite de Deauville – La Touques. Car oui, le sprint était bel et bien le sport de prédilection de cet ancien pensionnaire de Pia Brandt, qui s’est ensuite classé troisième des Prix Saraca (L.) et Eclipse (Gr.3) puis quatrième du Critérium de Maisons-Laffitte (Gr.2), au cours de cette même année de 2 ans.
Fas, lors de sa victoire en débutant à 2 ans, à Deauville (© APRH)
Revenu plus fort, physiquement ET mentalement à 3 ans, Fas a effectué une réapparition victorieuse à Chantilly, à l’occasion du Prix Ronde de Nuit (L.), avant d’embrayer par un nouveau succès, obtenu dans l’important Prix Sigy (Gr.3), à l’issue duquel il est notamment parvenu à devancer de presque quatre longueurs une certaine Precieuse, lauréate de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr.1) cette même année de 2017. Après un été de 3 ans en demi-teinte (13ème Prix Maurice de Gheest et 7ème Prix de Meautry) une année de 4 ans effectuée en Irlande, sous la férule d’Edward Lynam, pour qui il s’est au mieux classé troisième d’un Gr.2 au Curragh (Minstrel Stakes), et plusieurs ennuis de santé l’ayant empêché de se rapprocher de son meilleur niveau, Fas a réintégré, à 5 ans, les boxes cantiliens de Pia Brandt pour qui il a de nouveau remporté deux courses sur distance rapide et terminé sa carrière sportive par une quatrième place dans le Prix Luthier (L.).
Fas, désinvolte vainqueur du Prix Sigy (Gr.3) en 2017, à Chantilly, sous la selle de Maxime Guyon (© APRH)
Titulaire donc de cinq victoires (dont deux « black-types ») et d’un compte en banque dépassant les 152.000€, Fas ne laissait pas béat par ses seuls exploits en compétition, mais aussi par son physqiue, qui lui permettait de se démarquer de ses concurrents dès son arrivée dans le rond de présentation. Des points de force, une profondeur et une arrière main développés bien au-delà de la moyenne, qu’il semble avoir hérités de son père, l’excellent Fastnet Rock… et qu’il transmet à son tour à ses produits ! Il restera d’ailleurs comme le tout premier fils de ce sprinter australien de grand talent, père aujourd’hui d’une petite cinquantaine de gagnants de Gr.1 dans les deux hémisphères, à être entré au haras en France.
Fastnet Rock, le père de Fas (© Coolmore Studs)
Côté maternel, Fas est le premier produit de la gagnante en plat Sotka, également classée deuxième d’un Prix des Rêves d’Or à Vichy (L.), pour l’entraînement de Gina Rarick. Une jument bonne en course, mais aussi au haras, puisqu’elle a ensuite donné naissance, en plus de Fas, à trois autres gagnants, sur les six à être allés – et être encore – à l’entraînement. Parmi eux, Silva, fille de Kodiac sortie lauréate des 1.000 Guineas (L.) de Meydan (par plus de neuf longueurs), ainsi que d’un Prix Bertrand de Tarragon (Gr.3), à ParisLongchamp, là encore pour le tandem Zalim Bifov/Pia Brandt. À noter également que Sotka est une soeur du non moins bon Sole Power, véritable champion sur le sprint à 3 ans et vainqueur à douze reprises, notamment de deux Nunthorpe Stakes (Gr.1), deux King’s Stand Stakes (Gr.1) et d’un Al Quoz Sprint (Gr.1).
Runforwin, nièce de Coup de Theatre (Prix Omnium II, L. et 3e Prix Jean Prat, Gr.1) élevée par Marie & François Maillot (Élevage de Pontadour), appartenant à la première génération de Fas, née en 2021
Ayant tout pour lui, du modèle aux performances en passant par le pedigree, Fas est appelé, comme son illustre père, à bien réussir au haras, avec ses premiers yearlings qui fouleront les rings des ventes cette saison, avant de toucher du sabot les verts écrins des hippodromes en 2023. L’avenir est en marche… et il commence maintenant !