Plainchant, le Soleil du Sud-Ouest avait rendez-vous avec la Lune à Chantilly

Entraînée dans le Sud-Ouest, à La Teste, par l’italien Maurizio Guarnieri, Plainchant a remporté la plus belle victoire de sa carrière en s’adjugeant avec autorité le Prix Eclipse (Gr.3) sous la selle de Valentin Séguy à qui elle offre sa première victoire au niveau Groupe et parée de la casaque d’Aalain Jathière, célèbre propriétaire faisant confiance à de nombreux entraîneurs du Sud-Ouest.

 

Plainchant et Valentin Séguy, désinvoltes lauréats du Prix Eclipse (Gr.3) hier, à Chantilly (© APRH)

 

Tout comme la célèbre chanson du grand Charles Trenet, natif de Narbonne dans l’Aude, « le Soleil avait bien rendez-vous avec la Lune » ce vendredi 18 septembre 2020, sur l’hippodrome des Princes de Condé, à Chantilly, cadre enchanteur où se disputait le bien nommé Prix Eclipse (Gr.3), remporté par la belle Plainchant, pensionnaire entraînée dans le Sud-Ouest, à La Teste-de-Buch, par Maurizio Guarnieri.

Tout de suite aux avant-postes, la partenaire de Valentin Séguy a lancé les hostilités au poteau des derniers 400 mètres, plaçant une impressionnante pointe de vitesse pour prendre ses distances avec le peloton et rallier, de ce fait, le poteau en toute sérénité, cinq longueurs la séparant de l’anglaise Legal Attack (Shalaa), bonne deuxième, Stardevote (Starspangledbanner) se montrant courageuse pour préserver le second et dernier accessit, en léger retrait. Une performance de choix pour Plainchant qui vient de faire tomber le record de l’épreuve de presque trois secondes (1’08 »53), détenu jusque là par Tremar (1’11 »20), concurrente anglaise entraînée par feu le légendaire Terry Mills, depuis 2004, et qui vient offrir une première victoire au niveau Groupe à son jeune partenaire de 25 ans, Valentin Séguy, associé à la protégé d’Alain JathièreSauro Andrea-Fiordelli et Maurizio Guarnieri depuis ses débuts, et déjà passé proche de l’exploit avec cette dernière dans le Prix Calvados (Gr.2), en août dernier, à Deauville, Plainchant ne s’avouant vaincue qu’aux abords du poteau face à Fev Rover alors qu’elle découvrait la distance des 1.400 mètres pour la première fois.

 

Plainchant et Valentin Séguy ont rapidement faussé compagnie à leurs rivaux, dans le Prix Eclipse (Gr.3) (© APRH)

 

Née et élevée dans les prés ornais d’Avernes-sous-Exmes, au Haras des Loges, Plainchant avait été rachetée foal lors de la Vente d’Élevage avant d’être achetée 4.000€ seulement par le courtier italien, Federico Barberini, un an plus tard, à l’occasion de la Vente de Yearlings d’octobre. Troisième produit de la gagnante en course Nadinska, Plainchant est une soeur des vainqueurs en course Wink Oliver et Texas Katie, et est issue de la même souche que Laugh Out Loud,  lauréate du Prix Sandringham (Gr.2) et troisième des Sun Chariot Stakes (Gr.1) en 2012, ainsi que des « black-types » en plat Platinum Warrior et Suzi’s Decision, sans oublier le sauteur Rombaldi, qui a fait sien la Grande Course de Haies de Clairefontaine (L.) notamment. Côté paternel, Plainchant est une fille de Gregorian, gagnant Outre-Manche des Hungerford Stakes (Gr.2) et des Criterion Stakes (Gr.3) et placé du Prix Jean Prat (Gr.1) ainsi que de la July Cup (Gr.1) sous la férule du grand John Gosden, paré de la casaque de la Princesse Haya de Jordanie, l’ancienne présidente de la Fédération Equestre Internationale (FEI). Ce magnifique cheval gris est aujourd’hui stationné en Irlande, à Rathasker Stud, chez Maurice Burns, faisant la monte à 6.000€ la saillie.

 

Gregorian, le père de Plainchant (© Rathasker Stud)

 

Troisième mi-mai à l’occasion de ses débuts sur l’hippodrome de La Teste, Plainchant a ensuite enchaîné deux succès d’affilée sur ce même champ de courses du Bequet, dans le Prix Gaia Sécurité tout d’abord, où elle dominait une certaine Kalahara, gagnante depuis du Prix d’Arenberg (Gr.3) à ParisLongchamp, puis dans le Critérium du Bequet fin juillet, face à Stardevote qu’elle retrouvait ce vendredi et qui termine bonne troisième malgré un très mauvais numéro de corde. C’est d’ailleurs à la suite de cette victoire que Nicolas de Watrigant (Mandore International Agency) s’est porté acqéreur de la pouliche à hauteur de 50% pour le compte du célèbre propriétaire et marchand d’art, Alain Jathière, ayant la moitié de ses pensionnaires répartis chez différents entraîneurs du Sud-Ouest: à Royan, chez François Nicolle pour l’obstacle, en plat à Mont-de-Marsan, chez Antoine de Watrigant et Didier Guillemin, à Pau, chez Simone Brogi et Jean-Claude Rouget, et enfin à La Teste-de-Buch, chez Jane Soubagné et donc tout récemment, Maurizio Guarnieri.

 

Débriefing d’après-course, entre Maurizio Guarnieri, Valentin Séguy et Alain Jathière (© APRH)

 

D’origine italienne, Maurizio Guarnieri a posé ses valises en France en 2015. Entraîneur depuis une trentaine d’années maintenant, comptant à son palmarès plus de 1.350 victoires dont notamment le Premio Roma (Gr.1) et le Premio Lydia Tesio (Gr.1), ce natif de Pise a eu un coup de coeur pour le centre d’entraînement de La Teste, proche de la mer et de nombreux hippodromes, y envoyant régulièrement quelques chevaux entre 2015 et 2017, avant de prendre sa licence française en 2017 et d’amener femme et enfants avec lui pour commencer une nouvelle vie, en Gascogne. Un metteur au point qui a connu de bons moments grâce, entre autre, à Anima Rock, gagnant du Prix du Lude (Classe 1) à Craon et deuxième du Critérium du Bequet (L.) avant d’être acheté 210.000€ par Gérard Larrieu (Chantilly Bloodstock) à la Vente de l’Arc 2016 pour le compte de la famille Al Kuwari et de devenir un excellent sprinter au Qatar, remportant notamment six courses dont un Gr.3, le Duhkan Sprint.

 

Maurizio Guarnieri, à gauche, accompagnant sa pouliche, Plainchant, jusqu’à l’enceinte des balances (© APRH)

 

Avec Plainchant dans ses boxes, Maurizio Guarnieri semble détenir une pouliche capable de rivaliser avec les meilleurs au niveau Gr.1, sur la distance des 1.200 mètres, en France ou bien à l’étranger. Si rien n’est encore défini pour le moment, on a hâte de revoir en piste la représentante d’Alain Jathière et Sauro Andrea-Firodelli, qui ne cesse de monter en puissance au fil de ses sorties et ce face à des chevaux qui n’ont fait que répéter derrière, comme King’s Harlequin, troisième du Prix du Calvados (Gr.2) et lauréate depuis du Prix d’Aumale (Gr.3) dimanche dernier, à ParisLongchamp.

 

Photo de famille avec Sauro-Andrea Fiordelli, à gauche, propriétaire italien de Plainchant, aujourd’hui associé avec Alain Jathière et l’entraîneur Maurizio Guarnieri (© APRH)