A seulement 6 ans, Optimus Prime a déjà derrière lui un destin atypique. Le fils de Deportivo fait désormais carrière aux Etats-Unis sur le circuit des courses d’obstacles. Ce n’est pas le premier « FR » à connaitre ce mouvement. Souvenez-vous d’Hinterland élevé par Eric Aubree. Ce gagnant de Gr.1 à Sandown en Angleterre en 2013 avait déjà traversé l’Atlantique passant des boxes de Paul Nicholls à ceux de Jack Fisher pour prendre plusieurs places de Gr.1 aux Etats-Unis et notamment la deuxième place de l’Iroquois Hurdle sur l’hippodrome de Percy Warner Park.

Né dans le sud-ouest à Capiet à 30 km de au nord de Pau au Haras de Plasence, Optimus Prime avait commencé sa carrière de compétiteur à Mont-de-Marsan chez Jean-Laurent Dubord avec qui travaille son éleveur Dominique Saint-Palais depuis plusieurs années. « Après avoir racheté Optimus Prime aux ventes du Lion d’Angers à Osarus, Jean-Laurent m’a fait une proposition d’achat pour le poulain, explique son éleveur. Le cheval est parti chez lui et a gagné sa dernière sortie à l’âge de 2 ans. A 3 ans, il gagne le Prix des Landes chez lui à Mont-de-Marsan puis est vendu à l’amiable à Gérard-Augustin Normand et Jean-Claude Rouget. Il part chez François Nicolle qui lu fait gagner le Prix Camille Duboscq (Listed) à Pau en 2016. Quelques mois plus tard, le cheval passe sur le ring de la vente d’été et est acheté 110.000€ par Ryan Mahon et part chez Dan Skelton. La semaine dernière, le jour de son succès de Gr.1, un ami éleveur m’a appelé pour me féliciter. Je n’étais même pas au courant que le cheval était parti aux Etats-Unis ! Je suis ravi, mon père avait commencé l’élevage ici il y a presque 50 ans. Il possédait deux parts de l’étalon Kaldoun et c’est la raison pour laquelle nous avions acheté la mère d’Optimus Prime, Diluvienne, qui est une fille de Kaldoun. J’ai l’habitude de soutenir les étalons d’Alain Chopard au Haras des Faunes et c’est la raison pour laquelle j’avais choisi Deportivo pour amener de la vitesse. C’était une saillie locale avec un tarif sud-ouest.

Diluvienne est toujours au haras, nous l’avons laissée tranquille, elle commence à prendre de l’âge. Elle est suitée d’une femelle par Captain Chop que nous allons peut-être conserver pour continuer à travailler la souche. Son yearling va sans doute passer aux ventes de novembre à Deauville. C’est un mâle par Hurricane Cat et donc ½ frère d’Optimus Prime.« 

Deuxième de Gr.3 à Haydock en mai 2017 chez Dan Skelton, Optimus Prime avait ensuite remporté trois courses consécutives à Worcester, Plumpton et Leicester avant de conclure deuxième de Footpad dans le Ryanair Novice Chase (Gr.1) à Punchestown en avril 2018, son avant dernière sortie sur le vieux continent. Entraineur depuis 1991, Richard J. Hendricks, l’actuel metteur au point d’Optimus Prime, avait déjà remporté des Gr.1 sur les obstacles américains à travers Très Touché et Swansea Mile ou encore grâce à Zanjabeel en mai dernier dans l’Iroquois Hurdle (monté par Ross Geraghty).

Avec actuellement seulement cinq poulinières, le Haras de Plasence se tourne de plus en plus vers l’obstacle : « A la base, nous avons des chevaux de plat et force est de constater que l’on produit de plus en plus de chevaux d’obstacle. En ce moment, nous avons un bon cheval chez Willie Mullins qui s’appelle Real Steel et qui reste sur une 4e place de Gr.1 à Punchestown. Le Haras de Plasence sera aussi représenté aux prochaines ventes de La Teste. Le Haras de Saint-Vincent va présenter pour nous une femelle par Lucayan, Domino Pearl, le lot 217. »

Diluvienne, la mère d’Optimus Prime a été achetée par le Haras de Plasence alors pleine d’American Post en 2007 d’où la naissance du futur American Deal, gagnant de 5 courses. Gagnante à Longchamp à 3 ans pour la casaque Etreham et l’entrainement de David Smaga, elle est pour l’heure la mère de 6 vainqueurs. Elle descend d’une ancienne souche exploitée par la famille Wertheimer. Sa grand-mère était gagnante de Listed, sa bisaïeule lauréate du Prix de Royaumont en 1978.