Mariage Al Thani-Watrigant…tous les détails

Il s’agit en l’occurrence de la dynastie régnante du Qatar, les Al Thani, et d’une des plus grandes et anciennes familles de courses françaises, les Watrigant, notamment mises en lumière par les dernières ventes de yearling de Deauville.
 
Un peu d’histoire
 
Que dire des Al Thani ? Princes du désert, chefs politiques, business men, hommes d’Etat, et amoureux des courses de galop (pur-sang anglais et chevaux arabes) comme de nombreux hommes importants du Golf Persique à l’instar des « frères Maktoum » de Dubaï, des "Al Nayhane" d’Abu Dhabi, des « Al Khalifa » du Bahreïn, des « Abdullah » d’Arabie Saoudite.
 
Descendants des Banu Tamim (une des plus grandes tribus de la péninsule Arabique dont les personnages les plus influents ont été poètes, généraux, imam), cette famille a depuis peu pris une ampleur considérable et tentaculaire dans le monde des course notamment comme sponsor du British Champion Series avec Qipco (Qatar Investment & Projects Development Holding Company) propriété des 6 frères de la famille royale.
 
 
D’ailleurs, le sport fait partie, avec l’éducation et la santé, des 3 leviers de croissance officiels du pays. Le projet pharaonique Aspire, une academie devenue une plaque tournante du sport mondial, démontre une nouvelle fois la volonté du Qatar de s’affirmer sur la scène mondiale sportive.
 
 
 
 
 
 
 
Pour mieux comprendre les Al Thani
 
C’est le Cheikh Hamad Al Thani qui dirige le pays sous le titre d’Emir du Qatar. Son frère, Cheikh Abdullah Al Thani, ancien premier ministre, connu également sous son entité de course et d’élevage Umm Qarn, est assisté depuis 1997 par Alban de Mieulle, par ailleurs son entraineur. Pour l’anecdote, Umm Qarn Farm a envoyé quelques unes de ses poulinières à des étalons FR à l’instar de Siyouni, Soldier of Fortune, Whipper, Turtle Bowl et compte à ce jour 32 chevaux déclarés à l’entrainement (source France-Galop) répartis chez Alban de Mieulle, Nicolas Clément, Freddy Head, et Yannick Fouin.
 
La passion a été transmise dans la famille autour du précurseur Cheikh Abdullah. Voici les 4 autres personnages les plus connus :
 
  • Cheikh Fahad, propriétaire de Pearl Bloodstock (nom tiré de l’île artificielle construite ex nihilo au large de Doha), très proche de l’agent anglais David Redvers, dont la famille détient Tweenhills Farm tout près de Cheltenham. C’est là où est notamment stationné le crack de Mikel Delzangles Makfi (Dubawi) et plus de 80 poulinières dont Dame Edith (Top Ville), en pension au Haras des Monceaux, qui a été présentée cette année à l’étalon du Haras de Colleville, Kendargent. Pearl Bloodstock est aussi le propriétaire du héro Dunanden et la petite Lightening Pearl (gagnante des Cheveley Park Stakes l’an dernier pour le jovial irlandais GM Lyon).
     
  • Cheikh Tamim, prince héritier, propriétaire du PSG, et fils de l’Emir et Mozah Bin Nasser Al Missned qui elle aussi a un intérêt dans le monde du foot et non des moindre, elle est présidente du principal sponsor du FC Barcelone, Qatar Fondation.
     
  • Cheikh Mohammed, frère de l’Emir, propriétaire d’Alshahania Stud, éleveur de pur-sang arabes dans le désert, jouxtant Doha, ville qui accueillera la coupe du monde de foot en 2022, une autre passion du Cheikh, qui est par ailleurs président du Comité « QATAR 2022 ». Au Qatar, c’est le principal rival hippique de son frère, Cheikh Abdullah. Ayant confié son effectif au très expressif anglais Julien Smart, il a remporté les 4 premières places du dernier Emir’s Sword !
     
  • Enfin, Cheikh Joaan, né en 1984, 5e fils de l’Emir, est apparu sur la scène hippique par l’achat du top price des ventes de pur-sang arabes de l’automne dernier à Saint-Cloud, la femelle Al Nachmiya, pour la somme de 350.000 €. Supplément de dernière minute du catalogue, elle devait absolument passer en vente publique pour être autorisée à changer de casaque le lendemain dans un grand prix pour PSAR…qu’elle a remporté donc sous la nouvelle bannière gris. Cheik Joann fait l’actualité du mois en étant acheteur du top price des ventes de yearling à Deauville par le truchement de Nicolas de Watrigant. Ce qui nous permet d’évoquer la saga Watrigant.

NB : moins connu sur la scène internationale, un autre frère de l’Emir, Cheik Mishaal, fait entrainer ses chevaux sur l’hippodrome de Doha par Georges Mikhalidès, qui

 

Cheikh Joaan Al Thani

 

 
 
Essayons maintenant de mieux comprendre cette famille d’origine alsacienne
 
C’est le patriarche Pierre de Watrigant (1875-1946 et maire de Mazerolles dans les Landes tout près d’Artassenx, vous comprendrez tout à l’heure pourquoi) qui a commencé par élever des chevaux à destination de l’Armée. Egalement propriétaire, ses chevaux de course ont couru sous la casaque bleue, manches et toques noires. Pierre était le père de Guy, Jacques (le bon vivant dont un de ses fils Bertrand est le beau-père de Christophe Ferland), Ghislaine, Jean, Xavier, Arnaud et Robert (dit Bobbie ou Toutoune).
 
Guy, l’ainé de la fratrie, fut maire de la commune d’Artassenx pendant plus de 30 ans. Il est à l’origine de la souche arabe de Manganate et de Mandore (les parents de Dormane) d’où le Haras de Mandore, site d’élevage, de pré-entrainement mais aussi d’entrainement où est installé Damien de Watrigant. D’où également l’agence Mandore Internationale Agency gérée par son petit-fils Nicolas de Watrigant.
 
Jean-Louis, né en 1950, fils de Jean, avait déjà fait l’actualité à la même époque, il y a de cela un an, à Deauville quand il a pris sa retraite après de nombreuses années perché en tant que starter sur les programmes parisiens tout comme son père et son oncle Arnaud. Ces derniers avaient par ailleurs émigré à Maisons-Laffitte pour se consacrer aux starting-gates ancêtres des boites actuelles qui remontent à 1964.
 
 
La jument Mandore (pur-sang arabe), qui a donné son nom au haras et à l’agence de courtage
 
 
Retour sur Nicolas de Watrigant
 
Il y a maintenant quelques jours, Nicolas (né en 1981) arrière petit-fils du patriarche Pierre, a fait beaucoup parler de lui quand il a monté les enchères jusqu’à 1,2 millions d’euro pour le compte de Cheikh Joaan Al Thani qui est, comme vous l’avez compris, un fils de l’Emir du Qatar. En tout et pour tout, Mandore Agency a acquis pas moins de 22 yearling pour un chiffre d’affaires de 3 582 000€ ! Soit 12% du CA total de la vente. Le top des ventes (le premier fils d’Alpine Rose par Sea the Stars) doit beaucoup à ces statistiques. Pour l’anecdote, ce mâle restera à l’entrainement en France chez Alain de Royer-Dupré, comme vous avez pu l’entendre en direct sur France-Sire. Avant de s’installer à son compte, Nicolas avait fait ses armes dans des haras prestigieux comme Fresnay-le-Buffard, le Mezeray, Shadwell, Lanes’ End pour ne citer qu’eux.
 

Nicolas de Watrigant, Mandore International Agency

 

 
ENFIN, RETROUVEZ LA GENEALOGIE COMPLETE DES FAMILLES AL THANI ET WATRIGANT (par Xavier Bougon).