LEURS PREMIERS 2 ANS EN 2023 : EARNSHAW

Un bon nombre d’étalons stationnés en France auront leurs premiers 2 ans en piste en 2023. Avant l’apparition de cette génération sur les hippodromes, on se penche sur le profil de ces nouveaux arrivants, en analysant leur carrière, leurs origines, mais aussi les résultats aux ventes et les premières tendances à l’entraînement. Poursuivons la série 2023 avec Earnshaw, stationné au Haras des Granges. 

 

Le beau Earnshaw, à suivre dans le Sud-Ouest en 2023

 

Ses performances : gagnant de Groupe à 2 ans et black-type jusqu’à 7 ans !

Bon 2 ans, âge auquel il a glané ses meilleurs titres, Earnshaw n’en a pas moins accompli une longue carrière, l’emmenant en course jusqu’à 8 ans. D’ailleurs, il est encore placé de black-type à 7 ans à Meydan ! Mais à l’origine, Earnshaw a commencé chez André Fabre, s’imposant dès ses débuts à Chantilly devant un certain Prince Gibraltar… Il s’est ensuite imposé sur le mile de Saint-Cloud dans le Prix Thomas Bryon (Gr.3), avant de conclure 2e d’ Ectot dans le Critérium International (Gr.1). Resté à 3 ans en France, puis parti à Dubai, Earnshaw s’est placé de 7 courses black-types dont 6 Groupes, de 3 à 7 ans. Il a notamment terminé 2e de Zarak dans les Dubai Millenium Stakes (Gr.3), mais aussi conclu 3 fois 5e de Gr.1 sur le turf de Meydan, dans le sillage des meilleurs compétiteurs internationaux. Earnshaw a ainsi fini sa carrière avec plus de 600 000 € de gains, montrant une dureté à toute épreuve.

Etalons au palmarès du Prix Thomas Bryon : Bellypha, Nureyev, Gold Away, Chichicastenango, Maxios…

Etalons sur le podium du Critérium International : Walk In The Park, Stormy River, Spirit One, Johnny Barnes…

 

Earnshaw en piste sous les couleurs Maktoum (aprh)

 

Son père : Medaglia D’Oro, un étalon à tout faire et bien faire 

Fils d’ El Prado, et donc petit-fils de Sadlers’ WellsMedaglia d’Oro a été un champion en piste avant le haras. Sur le dirt, il a gagné plusieurs Grs.1 dont les importantes Travers Stakes, et échoué aux portes du succès dans la Breeders’ Cup Classic et la Dubai World Cup. Mais au haras, pour Godolphin, il a pris une toute autre dimension, s’imposant comme l’un des meilleurs reproducteurs du 21e siècle aux Etats-Unis. Père de 26 gagnants de Gr.1, il réussit sur toutes les surfaces, gazon avec Talismanic, Golden Sixty, ou encore Mshawish, et dirt avec les phénoménales Songbird et Rachel Alexandra. Il a fait la monte jusqu’à 250 000 $, et a encore été sacré meilleur étalon de gazon américain en 2022. En père de pères, il commence gentiment à s’imposer, notamment via Bolt d’Oro, qui a été sacré meilleur étalon de première production aux Etats-Unis devant Good Magic et Justify. Son fils Violence a également produit le champion des 2 ans américains, Forte, vainqueur de la Breeders’ Cup Juvenile (Gr.1). Etant le seul fils de Medaglia d’Oro en France, Earnshaw a donc de quoi apporter sur notre sol…

 

Medaglia d’Oro en novembre dernier à Jonabell Farm dans le Kentucky

 

Sa lignée maternelle : fils d’une gagnante des Réservoirs,  petit-fils d’une semie-classique

Earnshaw a un pedigree en or. Elle aussi entraînée par André Fabre à 2 ans, sa mère Emily Bronte a gagné en débutant l’important Prix de la Cascade, avant d’enchaîner par un net succès dans le Prix des Réservoirs (Gr.3). Au haras, elle a produit plusieurs vainqueurs dont Earnshaw, mais aussi Lockwood, gagnant de 2 Groupes dont le Ris-Orangis sur le créneau du sprint. La grand-mère, Zafadola, fut quant à elle un sujet classique, gagnante d’une préparatoire aux Oaks, et 3e du St Leger (Gr.1) de Turgeon face aux mâles. Riche de plusieurs éléments de grande classe, cette famille d’origine Aga Khan remonte jusqu’à une certaine Zarkava

 

Frère de Earnshaw, Lockwood a gagné groupe sur le sprint français (aprh)

 

Le croisement d’ Earnshaw est lui aussi somptueux. Sa mère est par Machiavellian, un étalon très influent, notamment via ses filles. Ainsi, les tops étalons Shamardal, Zoffany, Dark Angel, ou encore Mehmas sont issus d’une mère par le grand Machiavellian. Son croisement avec Medaglia d’Oro a d’ailleurs donné le bien connu Talismanic, qui a réussi à sortir plusieurs vainqueurs au Japon avec ses premiers 2 ans. Earnshaw combine aussi les sangs de Darshaan et Blushing Groom, deux autres étalons de haut vol, et présente un seul et unique inbreeding dans son pedigree, celui sur la poulinière Natalma, mère de Northern Dancer, et aieule de Machiavellian. Facile à croiser ce Earnshaw, tout en gardant des courants de sang prouvés et éprouvés…

 

Machiavellian, un étalon de tous les succès

 

Ses premiers yearlings : ils ont plu aux entraîneurs

Rare sur les rings de ventes, la production d’ Earnshaw s’est tout de même distinguée en « interne » avec des poulains très appréciés physiquement, possédant beaucoup de force et un modèle « course ». D’ailleurs, ses rares yearlings présentés ont obtenu de bons résultats, au regard du prix de saillie de 3000 € auquel il évolue. Ainsi, ses deux yearlings passés à Osarus à la fin août ont été adjugé 6500 € et 12 000 €, à Marc-Antoine Berghgracht et Maurizio Guarnieri. Ils représentent une rareté certes, mais ont su séduire des yeux avertis…

 

Un des yearlings d’Earnshaw passé sur le ring d’Osarus

 

Les premiers 2 ans : A la mode du Sud-Ouest

Si sa première génération n’aura pas la force du nombre, Earnshaw peut profiter du soutien de son entourage, à commencer par Mathieu Daguzan-Garros, qui lui a envoyé de bonnes juments et a mis des poulains à l’entraînement. A l’heure où nous écrivons ces lignes, 3 produits d’ Earnshaw sont déclarés à l’entraînement, chez Caroline Bonin et Simone Brogi. Connu pour sa capacité à produire et faire gagner des 2 ans assez précocemment, le Sud-Ouest devrait être le lieu parfait pour permettre à ce petit contingent de jeter un peu de lumière sur leur père, qui en mérite plus au regard de ses nombreux atouts, de la performance au pedigree.