GRÂCE À EDINSON, LE HARAS DES GRANGES SE REMET À LA MODE ITALIENNE !

Sept ans après la victoire de Shamalgan à Milan dans le Premio Vittorio di Capua, le Haras des Granges de Mathieu Daguzan-Garros a enregistré ce dimanche une nouvelle victoire de Gr.1 en Italie, grâce à un autre de ses protégés, Edinson, sorti vainqueur de la Gran Corsa Siepi Nazionale disputé sur les haies de Pise.

 

Edinson, un « FR » élevé au Haras des Granges, vainqueur de la 73ème Gran Corsa Siepi Nazionale (Gr.1) (© Facebook Ippodromo San Rossore)

 

À première vue, Mathieu Daguzan-Garros n’a que très peu en commun avec l’Italie. Sa manière de conduire ? Lui nous dira le contraire. Un goût assez prononcé pour les « antipasti » ? Pas quand on vient d’un terroir aussi riche gastronomiquement que le Gers. Son petit côté « fashionista » peut être ? Sans doute, car ce dernier sait rester frais et élégant à n’importe quelle occasion, aux courses, aux ventes ou au haras, même avec un simple jean/t-shirt ! Son profond attachement à « la famiglia » alors ? Sur ce point là, c’est indéniable. Mais ce qui lie bel et bien l’homme incarnant la quatrième génération de Daguzan-Garros à élever au Haras des Granges, du côté de Touget, à la « Botte » est la faculté que ce dernier a à faire naître et élever des chevaux capables de se distinguer au niveau Gr.1 sur les hippodromes transalpins, aussi bien en plat qu’en obstacle.

 

Diamond Green, père d’Edinson, et Mathieu Daguzan-Garros, la classe à l’italienne pour présenter ses étalons

 

En effet, si en 2007 le bel alezan Shamalgan s’était imposé en plat, à Milan, dans le Premio Vittorio di Capua, Edinson, autre produit élevé par Mathieu Daguzan-Garros, en association avec Keith J. Bradley, a décroché aujourd’hui l’un des temps forts de l’obstacle italien, en l’espèce de la Gran Corsa Siepi di Nazionale de Pise, que ce protégé de l’entraîneur cabriessien Richard Chotard a remporté de la tête et des épaules sous la selle du jockey tchèque Ondrej Velek. Assumant rapidement ses responsabilités, les oreilles bien pointées le représentant de la casaque orange toque beige de l’Écurie Ascot a imprimé son rythme à l’épreuve, tout en devant partager le commandement à quelques reprises, notamment avec Bowler Hat (Helmet) et Night Moon (Moonjaz). Ce dernier a d’ailleurs semblé prendre la mesure du représentant de Richard Chotard entre les deux dernières haies, mais Edinson a retrouvé un second souffle sitôt la dernière difficulté franchie pour remettre un bon coup de reins sur le plat et finalement parvenir à s’imposer face au protégé de Pavel Tuma, tous deux devançant le « FR » Capivari (Yeats), terminant troisième de cette épreuve, comme l’an dernier à pareille époque.

 

 

Fils de feu Diamond Green, qui a officié comme étalon au Haras des Granges cinq saisons durant, Edinson est le neuvième produit de la « Darley » Wivenhoe, lauréate en plat aux Sables d’Olonne et devenue à ce jour la mère de quatre gagnants. Cette dernière n’est autre qu’une fille de l’excellente Braiswick, magnifique gagnante des E.P Taylor Stakes (Gr.1) de Woodbine en 1989, parée de la casaque du Cheikh Mohammed Al Maktoum, et qui, une fois entrée au haras, a donné le non moins doué Icklingham, sorti victorieux des Vintage Crop Stakes (L.) de Navan, en Irlande, cinq années après le début du deuxième millénaire. Comptant parmi ses cousins plusieurs gagnants black-type comme Autumn Wealth en plat (Pinnacle Stakes, L.) ou Wingman (Trophy Hurdle, Gr.3) en obstacle, Edinson appartient à la même souche que Sir Percy, gagnant à 3 ans du Derby d’Epsom (Gr.1) en 2006 après avoir fait sien les Dewhurst Stakes (Gr.1) l’année d’avant, et devenu ensuite étalon à Lanwades Stud, en Angleterre, où il est toujours stationné.

 

Sir Percy, un gagnant du Derby d’Espom (Gr.1) appartenant à la même souche qu’Edinson (© Thoroughbred Daily News)

 

Âgé aujourd’hui de 5 ans, Edinson a été déniché yearling par l’inégalable courtier français Guy Petit, qui l’a acheté 13.000€ lors de la vente d’octobre d’Arqana, avant de le placer aux bons soins de l’Écurie de Grenoux d’Audrey de Clerk et Michel Dréan, en Mayenne, pour y être débourré et pré-entraîné. Le beau bai a ensuite intégré l’effectif de Richard Chotard, à Calas, dans les Bouches-du-Rhône, pour qui il a effectué ses premiers pas en compétition en plat, à l’âge de 3 ans. Quatrième pour ses débuts sur le gazon de Marseille-Borély, le fils de Diamond Green est parvenu à débloquer son compteur de victoires dès sa deuxième sortie, sur celui de Vichy. De nouveau lauréat à Marseille-Borély l’année d’après, après deux accessits à PartisLongchamp et deux tentatives au niveau Listed où il s’est respectivement classé sixième et cinquième, Edinson s’est ensuite essayé avec succès à la discipline de l’obstacle, lors du meeting de Cagnes-sur-Mer de l’an dernier, terminant second puis vainqueur de ses deux premières sorties en haies.

 

Edinson, ici en plat sur la fibrée cantilienne… (© APRH)

 

Cinquième ensuite à Pau du Prix Camille Dubsocq (L.) avant de repasser par le plat, terminant au mieux deuxième d’une course à conditions une nouvelle fois sur le champ de courses de Marseille-Borély, le représentant de l’Écurie Ascot a de nouveau fait belle impression sur la Riviera lors du dernier meeting d’hiver, remportant haut la main le Prix Alvarado début décembre, associé à Bertrand Lestrade, avant de terminer bon deuxième de Curly Basc dans le Prix du Breil, l’une des préparatoires à la Grande Course de Haies de Cagnes (L.). L’un des rendez-vous incontournables de l’hiver au bord de la Méditerrannée lors duquel l’élève de Mathieu Daguzan-Garros et Keith J. Bradley n’a pu faire mieux que sixième, après une énorme faute à la dernière haie de la ligne d’en face manquant d’éjecter son jockey et hypothéquant toutes ses chances alors que les choses sérieuses démarraient.

 

…et un an plus tard sur les balais de la Riviera, lors de sa victoire dans le Prix Alvarado au début du meeting d’hiver 2020-2021 (© André Viguier)

 

Préparé avec soin et minutie par son metteur au point, Richard Chotard, et toute son équipe de Calas-Cabriès en vue de ce déplacement de l’autre côté des Alpes, qu’il a effectué avec l’un de ses compagnons de boxes, Tancarville, troisième quant à lui du Criterium d’Inverno (Gr.2), Edinson n’a pas manqué le coche ce dimanche pour obtenir sa première victoire de Gr.1 en terres italiennes, qu’il pourrait d’ailleurs retrouver à l’avenir, et ainsi tenter d’apporter une nouvelle victoire d’envergure à tout son entourage, et notamment au Haras des Granges où il est né et a grandi, et à qui les couleurs verte, blanche et rouge siéent à merveille. Andiamo !

 

Les pouces en avant, Ondrej Velek et Richard Chotard, grands gagnants avec Edinson de cette 73ème Gran Corsa Siepi Nazionale (Gr.1) de Pise (© Facebook Ippodromo San Rossore)